jeudi 3 novembre 2011

La vie de David Gale

Film américain sorti en 2003, La vie de David Gale a été réalisé par Alan Parker, réalisateur du grand Angel Heart, et plus récemment du mauvais Alex Rider.
Ce film met une fois de plus en avant les talents indéniables de Kevin Spacey et de Kate Winslet face à une caméra.


Synopsis

Betsy Bloom est une jeune reporter brillante qui est contactée par l'avocat d'un condamné à mort, David Gale afin de réaliser une série de trois interviews. Celui-ci veut en effet raconter son histoire à quelques jours de son exécution, chose qu'il n'avait jamais fait.
Betsy part donc pour le Texas avec un jeune stagiaire afin d'entendre Gale, condamné pour un viol doublé d'un meurtre.
Ce brillant professeur de philosophie, à qui tout souriait commence à lui raconter son histoire, et plus elle l'écoute, plus Betsy se convainc de son innocence.
Un combat contre le montre commence alors pour la prouver.


Analyse

Film bouleversant que j'aurai mis dix ans à voir, la vie de David Gale nous plonge dans les méandres du combat contre la peine de mort aux Etats-Unis et nous offre une sacrée claque.
Bien que j'ai deviné le dénouement du film tout au début, et que mon avis s'est renforcé grâce à une seconde scène clé, la fin reste magistrale. On la voit venir mais elle ne peut laisser indifférent, car finalement, si le film traite de la peine de mort, il traite davantage de l'engagement dans une action, et de ce que l'on est prêt à faire pour ce en quoi l'on croit.
Le film introduit très bien le sujet dès le début, lorsque l'on assiste à un cours de Gale qui traite des fantasmes, des envies, de idéaux etc.
Ainsi donc si la peine de mort est le carburant du film, l'engagement, bien que plus en retrait finalement, en est le moteur, indéniablement.

Kevin Spacey, comme à son habitude nous offre un grand personnage et une grande interprétation. Il joue très bien l'homme qui a tout pour réussir, qui réussit et qui à cause d'une petite erreur tombe dans la déchéance et perd tout, ce qui rend la scène finale d'autant plus évocatrice.
Mais c'est Kate Winslet qui éblouit vraiment dans ce film par sa détermination et sa volonté. Une vraie professionnelle qui voit peu à peu ce qu'elle croyait de valeur sur s'effondrer.
Le duo marche à merveille et jouit de la collaboration de bon acteurs, comme Laura Linney très convaincante en activiste abolitionniste, Matt Craven personnage sans doute le plus mystérieux et finalement qui porte sur ses épaules le plus dur du film, ou encore Gabriel Mann, en stagiaire investi.
A noter une petite apparition de Rhona Mitra en étudiante un peu trop... enfin vous voyez.



S'entourant de très bons acteurs, Alan Parker réalise donc un très bon film sur le sujet. Le thème du couloir de la mort dans le cinéma n'est plus une originalité en soi, mais le scénario est suffisamment élaboré pour éviter de tomber dans tous les clichés possibles, et le twist final, bien que facile à voir venir, confère au film une profondeur certaine et un retournement très appréciable.
La réalisation permet également de soulever une nouvelle fois la question de la peine capitale aux USA, et les nombreuses contradictions qui l'accompagnent. Finalement le dénouement peut sembler vain, mais il reprend très bien le cours de philo du début.

Autre bon point, la musique. Écrite par Alex et Jake Parker (famille du réalisateur peut-être ?) celle-ci s'intègre très bien au déroulement du film, et même si on ne notera qu'un seul thème récurrent de remarquable, il n'empêche que celui-ci sert et renforce la réalisation.



Pour conclure, la vie de David Gale est un très bon film, une claque cinématographique infligée par une fin bouleversante, non pas dans la forme (comme dit c'est facile à deviner) mais plutôt dans les conséquences et dans ce que cela implique. De plus il serait bête d'arrêter le film à un simple plaidoyer contre la peine de mort, car finalement c'est également l'engagement pour une cause qui est mise en avant ici et tout ce que cela implique. Un film à voir, dans la lignée de Jugé Coupable de et avec Clint, ou encore The Chamber avec Gene Hackman et Chris O'donnell.




OST - Almost Martyrs

Cube

Premier long métrage de Vincenzo Natali, Cube est un film canadien de Science-Fiction sorti en 1997.


Synopsis

7 personnes se retrouvent enfermées dans un endroit inconnu, une structure étrange composée d'une succession de pièces cubiques.
Aucun lien n'existe entre les différents prisonniers qui vont rapidement devoir collaborer ensemble afin de trouver la sortie de ce labyrinthe géométrique. D'autant plus que chaque pièce peut receler un piège mortel.
Cependant comment rester uni et solidaire quand la mort vous guette, et que l'isolement vous conduit peu à peu à la folie, la crainte de ne jamais sortir s'insinuant peu à peu dans l'esprit du groupe ? Comment garder la tête froide quand sa survie dépend d'inconnu, que les conflits commencent à éclater et qu'une angoisse grandissante s'installe ?




Analyse

Pour son premier long-métrage, Natali joue sur le sentiment d'enfermement et le huit-clos. Car si Cube se déroule dans une construction au dimension gigantesque, il n'en reste pas moins que les prisonniers évoluent toujours dans des pièces identiques. Seules la couleur et une série de numéro les différencient les unes des autres et on pourra voir l'importance que c'est deux notions auront sur les prisonniers.
Cube se veut également comme un problème mathématique, et ça fait parfois un peu tourner la tête, même si cet aspect ne sert qu'à élaborer le scénario du film (et l'hypothétique intelligence des prisonniers).


Le point fort de Cube réside plutôt dans l'aspect "social" que le film développe. Chaque personnage est unique, chacun est censé incarné un trait de caractère distinct et de contribuer à l'évasion du groupe.
Cependant dans un univers où l'oppression se fait de plus en plus lourde, les rôles se mélangent et s'inversent, pour qu'au final ce qui pouvait sembler évident (ou non) ne l'est plus du tout.
Ainsi le panel de personnage s'étend du policier, à l'étudiante, en passant par le médecin, un des architectes du Cube, à un jeune autiste surdoué. Cette diversité, bien que bénéfique pour la cohésion du groupe n'aura de cesse de créer des différences et des divisions, les uns mettant leurs talents en œuvre pour aider, les autres, à l'instar de Quentin, le policier, pour diriger le petit groupe jusqu'à l'extrême en oubliant l'essentiel.
Le film traite donc des rapports humains, notamment dans une situation où ceux-ci sont mis à rude épreuve et si certains parviennent tant bien que mal à résister à la folie ambiante qui s'installe, d'autres y succombent rapidement et commettent l'irréparable.


Finalement le Cube en lui-même et ses pièges ne fera que deux victimes, et cela uniquement au début du film, avant que les prisonniers ne mettent leurs efforts en commun, ce qui renforce davantage l'aspect complexe des relations humaines, puisque ce sont les prisonniers qui vont causer leur propre perte peu à peu.
Finalement si le Cube pourrait être vu comme l'entité maléfique du film il n'en est rien. Il est certes le cœur de l'intrigue mais comme le montre le dénouement, sa complexité à lui n'était qu'apparente. Comme le dira à la fin du film David, l'architecte : Il n'y a rien qui me donne envie d'aller dehors. Dehors, il n'y a qu'une bêtise humaine illimitée.
Cette bêtise est également présente à l'intérieur du Cube et sera finalement la cause des malheurs du groupe.

Cube a su allier un scénario assez simple en apparence pour mettre en avant quelque chose de plus conséquent, pour mettre les limites de l'être humain à rude épreuve en jouant sur la privation (liberté, espace, eau, nourriture, sécurité etc.) et les différences (s'exprimant principalement avec Kazan, l'autiste, qui finalement sera la clé de l'énigme).
Le casting est composé quasiment d'inconnu, ce qui permet de renforcer l'aspect monsieur et madame tout-le-monde, qui se retrouve coincé dans ce piège et de s'identifier aux prisonniers, de se demander : Qu'est ce que je ferais dans une situation semblable ? Que ferais-je ?
On peut cependant noter la présence de David Hewlett plus connu pour sa participation à Stargate SG-1 et Atlatnis et Nicole De Boer pour son rôle dans la série Dead Zone.
L'ensemble du casting est bon et reste naturel. on ressent chez les acteurs leurs peurs et les conséquences de l'enfermement, chacun le gérant différement. Certains en deviennent effrayants, d'autre plus fragiles.


Pour conclure, Cube est un bon film, original et bien traité, dans le fond comme dans la forme. Natali a su rendre son sujet intéressant avec un scénario qui ne rendait pas forcément la chose facile. Comme quoi, avec peu on peut faire beaucoup, et ce premier film surpasse en tout point son dernier. Ici on évolue dans un film fantastique qui fait primer le réalisme et la réalité afin de plonger le spectateur (et les acteurs) dans un univers angoissant et clos qui cultivent les mésententes et les différentes luttes de pouvoir pouvant exister. Un film à la fois simple et percutant qui ne comptent que sur le talent de ses acteurs et une unique pièce cubique pour simple décors.
Cube sera récompensé à plusieurs reprises et donnera lieu à une suite et à une préquelle.

Le bon, le Brute et le Cinglé

Hommage au célèbre western de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Cinglé est un western oriental signé Kim Jee-woon, qui multiplie les clins d'œil et les références à un genre qui ne se dénature pas et qui reste toujours aussi légendaire malgré les décennies qui passent.
Jouant sur un aspect grand spectacle assumé, cet Eastern nous en met plein la vue et nous offre une explosion divertissante tout à fait jouissive.


Synopsis

Mandchourie 1930. Lors de l'attaque d'un train Yun Tae-Goo (alias le Cinglé) s'empare d'une carte que veut s'approprier Park Chang-yi (la Brute). Park Doo-Wan (le Bon) quant à lui n'est qu'un chasseur de prime qui veut la tête des deux criminels et qui compte bien empocher la récompense.
Une longue course poursuite à travers la Mandchourie va commencer entre les trois hommes, chacun poursuivant un but bien précis.

Cependant l'armée japonaise ainsi qu'un groupe de bandits chinois désirent également s'emparer de la fameuse carte (qui montrerait l'emplacement d'un trésor) et les trois hommes devront vaincre leurs adversaires pour arriver à leurs fins.



Analyse

Présenté hors compétition lors du 63eme festival de Cannes, Le bon, La Brute et le Cinglé avait tout ce qu'il faut pour faire partie de la sélection officielle. Kim Jee-woon signe en effet un film qui rend hommage aux vieux westerns de la seconde moitié du vingtième siècle et il le fait avec brio, n'hésitant pas à jouer sur le côté rocambolesque des scènes d'actions qui sont un pur ravissement.
Le pari était risqué mais le cinéaste nous offre une réalisation culottée qui fait son petit effet et qui nous en mets pleins les mirettes. Les fusillades ont bien évidement la part balle dans ce western asiatique et Jee-Woon utilise très bien sa caméra, filmant les scènes avec maîtrise et un savoir faire certain, ses plans enrichissant une mise en scène très soignée.
La scène d'ouverture n'est pas sans rappeler les attaques de train des bons vieux western et l'action se met rapidement en place, tout en incluant un comique du situation qui renforce le côté attrayant du film.
Durant les deux heures de ce long-métrage on ressent les références aux maîtres du genre (notamment Sergio Leone), mais le réalisateur s'en sert uniquement parce qu'on son film est un hommage. Cependant il compte bien imposer son style propre et sa marque de fabrique pour faire de ce film une réalisation unique et originale et c'est une véritable réussite.



Kimm Jee-Woon a su allier les couleurs vives de l'orient à des espaces arides et désertiques, en nous offrant des vu splendides de la Mandchourie, région qui n'est pas s'en rappeler les plaines et les déserts des westerns traditionnels. Les paysages sont saisissants et magnifiques et confère au film une photographie très correcte. Les lieux desservent également très bien l'action et c'est clairement visible pour l'une des scènes finales qui nous offre une course poursuite magistrale d'une quinzaine de minutes.
Hommes, chevaux, motos et voitures s'entrechoquent aux sons des détonations et des explosions en tout genre pour un spectacle entraînant et parfaitement filmé, rythmé par une version musicale de la chanson Don't Let Me Be Misunderstood de Santa Esmarlda qui est une très belle surprise et qui nous jette encore plus dans l'action (je crois même qu'un sourire idiot s'est dessiné sur mes lèvres tiens). Le tout est splendide et cette scène qui arrive à durer sans s'éterniser et lasser est un moment de cinéma grandiose et réjouissant. N'oublions pas la scène finale qui est le plus gros clin d'œil du film.
Le film de manière générale possède une très bonne bande son qui n'a rien a envier aux westerns classiques (même si Enio Morricone reste le maître dans le domaine), et qui confère aux scènes du métrage une puissance et une force saisissante.

Si ce film a pu obtenir un budget assez conséquent (17 millions de US$) et ainsi devenir le long-métrage le plus cher de l'histoire du cinéma coréen, c'est sans doute grâce à la présence de trois des plus grands acteurs sud-coréens du moment, à savoir Jung Woo-sung (La Princesse du Désert) dans le rôle du Bon, de Lee Byung-hun (A Bittersweet life) dans celui de la Brute, et de Song Kang-ho (Sympathie for Mr and Lady Vengeance) dans le rôle du Cinglé.
Les trois acteurs s'approprient parfaitement leur personnage, n'hésitant pas utiliser savamment les clichés pour renforcer les caractères et les personnalités de chacun. On peut même noter une similitude entre les personnages de Leone et ceux de Jee-Woon au niveau des vêtements également, puisque la Brute s'habille de manière élégante ici aussi et que le Cinglé à l'instar du Truand à un style plus négligé. Le Bon quant à lui arbore la tenue typique du voyageur solitaire.
Cependant les trois acteurs donnent une interprétation tout à fait personnelle et ne cherchent pas à reproduire les personnages de Leone.
Chacun des trois "cow-boy" est attirant à sa façon et véhicule un aspect intéressant du personnage.



Si le film a une faiblesse, il s'agit peut-être de son scénario qui est assez revu. Une carte au trésor, une chasse au trésor etc. Cependant on a davantage l'impression que le scénario sert de prétexte à une réalisation tout à fait déjantée qui nous offre un spectacle visuelle de 120 minutes. Comme dit auparavant, le film nous offre davantage de magnifiques scènes de poursuites et de fusillades, et l'humour est également au rendez-vous sous forme de comique de situation qui ne manque pas de faire rire. A noter également un petit twist ending inattendu et bien mené. Bien que très secondaire à l'histoire il fait malgré tout son petit effet et créer un lien entre les personnages.
Malgré cette petite faiblesse scénaristique, le film crée l'originalité malgré tout et s'éloigne d'un cinéma asiatique et coréen devenu trop récurant, trop traditionnel, à savoir les film de mafia (A Bittersweet Life) ou de cape et d'épée à la coréenne (Shadowless Sword, Bichumnoo etc.)
Kim Jee-Woon nous ravi avec ce western asiatique qui sort des sentiers battus et qui arrive à se forger sa propre identité grâce à une réalisation qui ose et qui remporte son pari.




Pour conclure, Le Bon, la Brute et le Cinglé , est une véritable explosion qui nous en fout plein la gueule. Un film asiatique qui fait le même genre d'effet que Crows Zero et qui nous emporte dans un tourbillon spectaculaire dont on a du mal à résister.
Une réalisation soignée et osée, des scènes d'anthologies, des acteurs brillants et une musique entraînante font de ce film une réussite, et un bel hommage au genre du western. Même la faiblesse du scénario ne peut altérer cette mise en scène presque loufoque et complètement déjantée. A voir !




OST - Don't Let me be blabla
OST - Road of Desert
OST - Joy of Flight
OST - Sandy Dust

Iron-Man 2.0

Depuis longtemps attendu dans nos salles obscures, le charismatique et très show-man Tony Stark fait son retour en grande pompe parmi nous. L'homme-armure plus en forme que jamais (en apparence) nous ravit une nouvelle fois sous la direction du même Jon Favreau qui avait réussi une première adaptation des histoires du super-héros très remarquée.
Et bien ce second opus est dans la juste continuité du premier et nous devons sans doute cela à l'irrésistible interprétation de Robert Downey Jr, mais tout de suite, résumé.


Synopsis

Depuis qu'il a avoué au monde entier qu'il est Iron-Man, Tony Stark est une véritable vedette. Grâce à lui la paix dans le monde est stabilisée et il se présente véritablement comme le gardien de celle-ci. Cependant les choses ne demeurent jamais parfaites, et l'armée américaine veut tout faire pour s'emparer de sa technologie afin d'en faire une production militaire, ce qui n'est pas au gout de notre homme d'affaire qui ne rate pas une occasion pour les ridiculiser.

Cependant les choses se compliquent quand Ivan Vanko fait son apparition et défie Tony Stark, avec une armure (somme toute primaire) alimentée elle aussi par un générateur au paladium.
Iron Man doit faire face à un nouvel adversaire qui semble étrangement lié au passé de son père et qui compte bien détruire l'homme et l'armure.
Afin de gérer cette crise Tony Stark va devoir trouver des alliés fiables qui pourront l'épauler, d'autant plus que son coeur au paladium semble avoir des effets secondaires conséquents sur sa propre santé.



Analyse

On prend les mêmes (ou presque) et on recommence. Ce qui avait fait le succès du premier Iron Man fait indéniablement le succès du second. Outre des effets spéciaux d'un réalisme saisissant et un côté visuel des plus satisfaisant, Iron Man 2 tire son succès de son charismatique interprète principal.

Encore une fois Robert Downey Jr nous offre un Tony Stark tout en nuance, à la fois fois fragile et vulnérable (notamment avec Peppers) et à la fois arrogant et sarcastique avec les autorités et les politiques. Downey a très bien saisi son personnage et est capable d'exploiter à fond ses ambivalences et sa complexité, ce qui à le don de faire rire sincèrement ou de provoquer une certaine empathie vers un homme qui doit traverser une crise dont le résultat peut-être la mort.
Les scènes d'humour sont nombreuses, qu'elles soient volontairement drôle ou non et Robert Downey Jr nous offre de véritables moments de comédie. Tony Stark est indéniablement l'un des personnages adapté de comics le plus travaillé et chaque geste est là pour accentuer le caractère et la personnalité du justicier.


 Robert Downey est épaulé par un casting des plus appréciables composé de Mickey Rourke qui nous ravit une nouvelle fois dans la peau d'une brute épaisse également nuancée. Son personnage bien qu'assez simple à saisir est très bien interprété et permet une opposition saisissante avec Stark.
Gwyneth Paltrow est toujours présente dans le rôle de la fidèle Pepper Pots qui désespère devant les enfantillages de son patron, mais qui ne peut résister à sa vulnérabilité. Elle apporte beaucoup au film et au personnage de Tony Stark et reste très convaincante. Sam Rockwell est tout simplement excellent dans son rôle de fabriquant d'armes, rival de Tony Stark. Il confère également au film un côté comique assumé et donne la part belle à la comédie.
On a vraiment le sentiment que les acteurs sont taillés pour leur rôle et pour ma part j'aurais du mal à imaginer quelqu'un d'autre à leur place.
On notera également la présence de Scarlett Johansson qui m'insupporte en blonde comme en brune, et de Samuel L. Jackson dans le rôle du Nick Fury.
A noter également la présence de Don Cheadle dans le rôle de James Rodhes (celui-ci remplaçant Terrence Howard).

Le film possède donc un très bon casting qui lui permet de passer comme une lettre à la poste. Le tout est à la fois léger et grand spectacle et le scénario est suffisamment bien travaillé pour permettre d'accrocher au métrage dès les premières minutes (à ce propos le film commence très fort).
Au niveau de l'action, on en a pour notre compte, le tout est très satisfaisant et très soigné. Ca ne traine pas en longueur et le film peut ainsi se concentrer sur d'autres aspects pas forcément originaux mais touchant et très bien traité (comme l'enregistrement vidéo du père de Tony) qui renforce l'histoire des personnages. Jon Favreau met ce qu'il faut, là où il faut et apporte à son film une mise en scène soignée et équilibrée.
Le film s'offre également le luxe de certaines scènes, telle que Tony Stark prenant part au grand prix de Monaco et exploite les petites question stupides que l'on pourrait avoir concernant Iron Man (Mais comment on fait pipi avec l'armure ?). Le tout sert très bien le film et créer une ambiance chaleureuse et détendue.
On peut également apprécier la très bonne BO du film qui est en parfaite adéquation avec l'ambiance générale.


Pour conclure, Iron Man 2 est une très bonne suite, qui possède de nombreux atouts pour plaire. Il y en a pour tous les gouts et la prestation de Robert Downey Jr est tout à fait exceptionnelle. Un pur moment de comédie et de ravissement cinématographique que je conseille à tout le monde.
Jon Favreau montre que l'on peut faire un très bon film basé sur un comics (même si certains puristes trouveront surement quelque chose à dire je suppose), et il arrive à mêler les différents aspects de la comédie pour réaliser une très bonne adaptation. Un très bon divertissement qui assure un moment de détente réel et un bon moment de cinéma. A noter également de nombreux clin d'œil (pour les connaisseurs) tout à fait sympathiques. Vivement le troisième opus !



Trade

Il est des films divertissants qui font parler d'eux et des films plus engagés, voire essentiels, qui restent davantage dans l'ombre car ils traitent d'un sujet délicat et pas à la portée de tout le monde.
C'est le cas de Trade, sous-titré les trafiquants de l'ombre. Film réalisé en 2007 par Marco Kreuzpaintner qui signe ici un film dur et sans concessions sur l'un des sujets les plus tabous dans notre société moderne.


Synopsis

Jorge, jeune mexicain de 17 ans, vit de menus larcins commis avec des amis à lui, détroussant les touristes de manière plus ou moins habile.
Le jour où Adriana, sa petite sœur de 13 ans, est kidnappée, Jorge entame une quête désespérée à travers le Mexique pour la retrouver.
Alors que les obstacles se font de plus en plus nombreux et qu'il devient de plus en plus clair que sa sœur a été embarquée par un réseau de prostitution, Jorge trouve un allié inattendu en la personne de Ray, un flic désabusé qui semble suivre une quête bien personnelle et dont les motivations font de lui son allié.


Analyse

Kreuzpainter signe ici un film sombre sur l'un des trafics les plus nauséabonds de nos sociétés modernes : le trafic sexuel. Le film ne parle pas que de prostitution au sens propre, mais s'attaque vraiment à quelque chose d'une envergure tout autre, à la vente de femmes et d'enfants à des particuliers qui peuvent les acheter via des réseaux spécialisés pour en faire des esclaves sexuels, et se servir d'eux comme des jouets.
Le film décrit très bien le fonctionnement de ces réseaux, comment de jeunes immigrées souhaitant trouver une vie meilleure aux USA par exemple se font enlever, séquestrer puis violer avant de finir sur le trottoir quelque-part dans le monde.

Trade mêle deux histoires parallèles, celle de Jorge et de Ray qui, de l'extérieur, tente de sauver Adriana de ce piège et celle de Veronika, une jeune polonaise victime d'un réseau de prostituion et qui prend la jeune Adriana sous son aile pour la protéger le plus que possible des abus de ses tortionnaires, offrant une vision de l'intérieur du réseau.
Le film évoque également le prix de la virginité chez les jeunes filles, marchandisant cet aspect et en présentant cela comme un article rare et demandé. Il est en de même pour les jeunes garçons, principal article attendu dans les milieux pédophiles.


Tout s'achète...

La mise en scène est saisissante et joue avec les ralentis et les gros plans, notamment dans les scènes difficiles, fixant la caméra sur le visage des acteurs pour capter au mieux leurs émotions, leurs pensées, ce qui est somme toute très déroutant quand cela concerne un homme d'âge mûr qui pourrait être votre voisin et qui entraine une gamine de 13 ans dans des abris clandestins pour se faire faire une petite gâterie sur le chemin de la déportation dudit réseau.
Le film joue également avec une certaine banalisation (et non banalité) des scènes et des situations. En effet, les méchants ne semblent pas forcément monstrueux, les lieux de transit varient de la maison délabrée au petit pavillon de banlieue, les "consommateurs" sont des gens banals que l'on peut croiser n'importe où...
C'est sans doute l'une des raisons (outre le budget j'imagine) qui fait que les acteurs principaux de ce film ne soient pas connus. Outre Kevin Kline que l'on a pu voir au cinéma régulièrement, les autres acteurs sont méconnus, mais très bons et très naturels dans leur rôle. Le jeune Cesar Romas, interprète de Jorge, tire son épingle du jeu, jouant sur le côté "sanguin" du latino, mais également sur le côté fragile du frère effrayé qui se sent responsable de l'enlèvement de sa sœur.
Le rôle de Verokina, interprétée par Alicja Bachleda-Curuś (madame Colin Farrell), est sans défaut, puissant dans une interprétation dramatique mais pleine de dignité et de courage.


... parce que tout se vend.

Le film fait une forte entrée en matière également puisque Jorge et ses amis proposent aux touristes d'aller voir des jeunes filles, leur montrant des photos sans équivoque, et profitent de la confiance des voyageurs ainsi que de l'intérêt qu'ils ont pour ce genre de commerce pour les détrousser. Une nouvelle fois, cette scène démontre une banalisation du tourisme sexuel dans les pays concernés.
Trade allie des scènes très dures, des scènes de libération et des scènes d'angoisse sur un fond musical très bien choisi, la BO étant composée de chansons et de morceaux divers et variés.



Pour conclure, Trade est un film à voir malgré un thème pas facilement abordable, car il traite d'un sujet trop souvent tu. Le cinéma, outre une dimension divertissante, peut également avoir une dimension informative et préventive comme le montre la réalisation de Kreuzpaintner.
Avant ce film, jamais je n'aurais imaginé que ce genre de trafic puisse aller aussi loin et la conclusion narrative du film est tout simplement écœurante.

La CIA estime qu'entre 50.000 et 100.000 filles, garçons et femmes sont amenés chaque année aux USA pour y être prostitués ou vendus comme objets sexuels. A travers le monde, plus d'un million de personne sont trafiquées contre leur gré. Nous ne trouvons pas de victimes aux États-Unis car nous n'en cherchons pas. - L'expert en trafic humain auprès du département d’État-

La scène finale est quant à elle une belle démonstration de l'ironie et du paradoxe du comportement humain. Elle a quelque chose de terrible, un constat et un réalisme éprouvant (Jorge en fera la triste expérience) qui ne laisse pas indifférent et dont on ne sort pas entièrement indemne.
Un film difficilement supportable par moment, mais magnifique que je conseille vivement.

A perfect World de Clint Eastwood

A perfect world est un film sorti en 1993 et réalisé par Clint Eastwood. On y retrouve Kevin Costner en cavale, qui traverse le Texas accompagné d'un jeune garçon qu'il avait pris en otage au départ.


Synopsis

Texas 1963. Évadés de la prison de Huntsville, 'Butch' Haynes et son codétenu Terry Pugh sont obligés de prendre un jeune garçon de huit ans, Philippe, en otage.
Si la collaboration entre Haynes et Pugh était purement pratique jusque là, leurs caractères trop différents met un terme à leur association. Pugh de nature perverse et violente s'en prend à Philippe et Butch finit par le tuer.
L'homme et l'enfant commence alors une traversée du Texas, devenant rapidement amis et complices. Philippe étant témoin de Jéhova, beaucoup de choses lui sont interdites, comme fêter Halloween ou aller à la fête foraine. Butch décide d'y remédier et de profiter de cette escapade entre homme pour réaliser les rêves du garçon et en faire un homme.

Cependant la police le recherche activement sous la direction du ranger Red Garnett et de son associée pour cette enquête, Sally Gerber.


Analyse

Après le western Impitoyable, Clint Eastwood prend une nouvelle fois la double casquette d'acteur et de réalisateur. Dans ce road movie aux allures très texanes il dirige un Kevin Costner au sommet de sa carrière.
Comme l'on peut s'y attendre avec Eastwood à la tête du film, un monde parfait promet un sujet sérieux et dramatique, et la réalisation durant les 2h10 du film est sans fausses notes. Le cow-boy nous offre un excellent film, à la fois simple et touchant. Le duo formé par Costner et le gamin est tout à fait à la hauteur et on ne peut que être touché par cette rencontre entre deux êtres que tout oppose de prime-abord mais qui développent une forte complicité, l'un apprenant à revivre au contact de l'autre.


A ce moment, l'un des acteurs les plus en vu d'Hollywood, Kevin Costner nous offre une prestation très bonne et un personnage attachant et complexe. On comprend très bien les bouleversements de son existence bien qu'ils ne soient mentionnés qu'à demi mots, et Butch est un bandit vraiment atypique qui semble avoir gardé une certaine âme d'enfant. Il ne cherche pas à savoir qui il est vraiment et comme il le dit lui-même : Non je ne suis pas un homme bon, mais je ne suis pas le plus mauvais. Je suis juste à part.
Il se définit très bien par cette phrase qui caractérise un personnage complexe et émouvant.
L'acteur jouant Philippe est quant à lui tout aussi excellent, déjà par sa performance malgré son jeune âge mais aussi parce qu'il arrive à rendre de manière convaincante le caractère effacé de son personnage, ce qui fonctionne à merveille.
Enfin, dernier grand rôle de ce film, Clint Eastwood qui profite d'être au Texas pour nous rejouer une sorte de cow-boy comme il sait s'y bien le faire. Son rôle est celui d'un flic dur mais juste, qui fait son travail et prenant les décisions difficiles qu'il faut. Rien de très original pour l'acteur finalement qui tire cependant et comme à son habitude son épingle du jeu.

Bien que le scénario du film soit finalement assez simple, un road movie sous fond de cavale dans les années 60, les thèmes abordés sont aussi profonds que larges. Ainsi l'absence du père semble être au cœur de l'histoire puisque Butch et Philippe ont grandi sans père et que leur relation va rapidement rappeler celle d'un père et de son fils.
Au travers du personnage de Costner on voit clairement le développement d'un enfant qui grandit sans père, les manques que cela occasionne et les éventuelles conséquences. A ce niveau le rôle de Butch est très intéressant à étudier, car ce manque lui confère son côté presque enfantin parfois, et son côté plus dur d'autres fois.
Bien que cela soit plus en retrait on peut également voir le manque que crée chez un enfant la privation d'ordre religieuse. Dans un monde parfait c'est mis en avant avec la fête d'Halloween, et les caractère et comportement de Philippe sont étroitement liés à ces privations, et c'est pourquoi Butch va le traiter comme un égal et lui permettre de faire ses propres choix ainsi que de réaliser certaines de ses envies.
Clint Eastwood n'hésite pas à doter son film de pointe d'humour assez timide mais bien présente qui permette d'accroitre la complicité de l'homme et de l'enfant.


Pour conclure Un monde parfait est un bon film. Pas le meilleur du réalisateur ni de l'acteur principal, néanmoins il nous offre une histoire atypique et touchante, voire émouvante. Comme à son habitude Eastwood nous réserve un fin comme il sait si bien les faire et qui fait que son film se démarque.
Un bon film à voir donc pour passer un moment de cinéma agréable et pour avoir l'occasion de voir Kevin Costner dans un excellent rôle avant qu'il ne disparaisse peu à peu des écrans dans les années qui suivront.

The Road

La route est un film américain réalisé par John Hillcoat et mettant en scène Vigo Mortensen dans le rôle principal.
Ce long-métrage s'inspire du roman de science-fiction éponyme écrit par Cormac MacCarthy.


Synopsis

L'homme et son fils errent dans un monde ravagé et éteint suite à un apocalypse indéterminé. L'humanité a presque disparu et les survivants tentent de survivre, certains seuls, d'autres en groupes. La barbarie et le cannibalisme ont repris le dessus, chacun voulant survivre coute que coute.
Le père et l'enfant eux sont seuls, poussant un caddie contenant leurs uniques richesses. Ils avancent vers l'ouest, vers la côte dans l'espoir d'y trouver un asile, un endroit qui serait épargné par cet "hiver nucléaire" qui prive la Terre de soleil, par cet apocalypse qui prive l'humanité d'humanité.

Sur la route, père et fils feront des rencontres inattendues, certaines plus importantes que d'autres, certaines bonnes, d'autres mauvaises.
Alors que le père essaye de transmettre des valeurs justes à son fils, le fils empêche son père de tourner le dos à ces valeurs.
Car sur la Route chacun est l'univers de l'autre.


Analyse

Film intimiste et solitaire, The Road relevait presque du challenge pour y être adapté au cinéma. En effet, le peu de personnages principaux et le manque de scénario confère à cette histoire un aspect davantage psychologique et métaphysique.
Néanmoins John Hillcoat aidé d'un bon casting a su relever le défi pour nous offrir un film presque conceptuel.

The Road suit une trame narrative très particulière. Le père raconte son histoire en arrière-plan, un récit explicatif destiné à on ne sait trop qui, son fils peut-être. La tournure est très poétique, très littéraire et permet à l'adaptation de conserver son style romanesque.
Les personnages sont peu nombreux et se comptent quasiment sur les doigts d'une main.
Outre Viggo Mortensen qui comme à l'accoutumé joue son rôle à la perfection et apporte la profondeur et l'ambivalence nécessaire à son personnage, nous pouvons saluer la performance du jeune Kodi Smit-McPhee dans le rôle du fils.
Robert Duvall, Charlize Theron dans le rôle de la mère et Guy Pearce font également une apparition presque anecdotique dans le film, avec quelques autres acteurs, chacun marquant un jalon sur la longue marche du père et de son fils.


Mais avant tout, The Road est un film qui se veut métaphorique. Aucun nom n'est donné, aucune explication n'est fournie quant à l'apocalypse dont est victime la Terre. Les personnages comme la situation ne sont que des moyens pour narrer une quête impossible. La volonté de croire en quelque chose quand l'espoir s'amenuise et tend à s'éteindre.
C'est l'histoire de l'humanité qui s'éteint et que se fissure à cause de la chute de la civilisation, du froid et du manque de nourriture. La barbarie semble être le dernier soubresaut d'un genre humain en pleine agonie.
Le père veut protéger son fils de la violence. Il lui inculque des valeurs qui se veulent justes et bonnes (comme il le dit lui-même "on est les gentils").
Bien que subjectives, ces valeurs sont une ligne de conduite (plus théorique d'ailleurs) à suivre afin de conserver son humanité.
Mais le père perd espoir, devient méfiant jusqu'à manquer d'empathie, le réalisme de leur situation étant trop cruel pour prendre des risques. Alors le fils lui oppose son innocence, lui rappelle ce qu'il lui a appris, car The Road c'est également cela, l'opposition entre expérience et innocence, entre vécu et vie future.
Durant quelques flashbacks, le film nous montre la mère de l'enfant et la femme de l'homme. Ces scènes douloureuses pour le père sont un fardeau de plus à porter sur la route qui n'en finit plus. Alors il décide qu'il faut oublier. L'enfant aussi doit oublier.

Ce film raconte également l'histoire d'un père et de son fils, l'amour qui les lie, cette relation unique mise en danger par un monde d'obscurité. L'un a besoin de l'autre pour continuer à avancer. Le père veut transmettre son vécu, la culture de l'ancien monde à son fils. Il veut préserver un semblant de vie et n'y arrive qu'épisodiquement. Il doit garder le courage nécessaire pour celui qui est tout pour lui, se montrer fort pour lui, oublier sa peine et sa souffrance, qui ressort lorsqu'il est seul.


The Road est également une œuvre métaphysique qui se questionne sur l'être humain, sur ses valeurs, son comportement face à l'inconnu, à l'avenir incertain, devoir avancer sans savoir où l'on met les pieds. C'est une métaphore de la vie.
Le père et le fils doivent marcher constamment, reprendre la route, encore, toujours. Même quand ils pensent avoir atteint leur but, ils doivent se rendre à l'évidence qu'il n'y a rien, alors il faut à nouveau avancer. C'est une histoire sans fin, un cercle vicieux qui n'est pas sans rappeler les supplices de la mythologie grecque, comme Sisyphe et son rocher ou les Danaïdes et leur tonneau percé.

Pour de nombreuses raisons, beaucoup ne pensaient pas ce film adaptable pour les salles obscures. Le pari est réussi cependant, mais néanmoins cette adaptation peut sembler trop lente et parfois trop longue pour peu que l'on ne soit pas disposé à se laisser porter par un film dans le seul objectif et de nous raconter l'histoire d'un père et d'un fils qui tentent de survivre, tout simplement.
Bien qu'abordant le même thème mais traité de manière complètement différente, The Road a beaucoup plus de profondeur que Le Livre d'Eli qui explore l'aspect plus cru d'un monde apocalyptique.


En conclusion, c'est un film que je conseille vivement. Atypique mais intéressant, The Road est une belle réalisation, simple et intime, parfois bouleversante, portée par une musique de Nick Cave douce et calme qui accompagne nos deux protagonistes sur cette route sans fin qui n'existe que pour explorer ce qu'ils ont au fond d'eux.



The Journey - OST
Memory - OST

Le prix de la Loyauté

Film de Gavin O'Connor sorti en 2008, Le prix de la loyauté est un polar ayant pour têtes d'affiches Colin Farrell, Edward Norton, Noah Emmerich et Jon Voight.
Le thème y étant abordé est celui maintes fois utilisé de la corruption policière, mais ici elle est traitée de manière peut-être plus originale et du coup plus dramatique.




Synopsis

Chez les Tierney, on est flic de père en fils. Ainsi Francis Sr et ses deux fils, Francis Jr et Ray, travaillent tous les trois au NYPD. Même la fille du patriarche a épousé un flic, Jimmy Egan, qui partage avec les deux fils Tierney un lien presque fraternel.

Une nuit, lors d'une descente policière, quatre flics du commissariat dirigé par Francis Jr sont abattus. L'affaire bouleverse toute la police et une cellule d'enquête est mise en place pour résoudre l'affaire le plus vite possible. Francis Sr demande à son jeune fils, Ray, de la diriger. Depuis quelques années, Ray a abandonné le terrain suite à une enquête ayant mal tournée et préfère travailler dans un bureau. Sous la pression paternelle, il finit par accepter.
Rapidement il va se rendre compte que les policiers sont tombés dans un guet-apens, que cette histoire est intimement liée avec les trafiquants de drogue latino-américains et que certains membres de la police sont loin d'être au-dessus de tous soupçons.
Partagé entre son désir de rester intègre et de préserver sa famille, Ray devra faire ses choix, quitte à payer le prix de la loyauté.


Analyse

Gavin O'Connor nous offre un très bon policier servi par un casting de choix. Le scénario ne sombre pas dans la complexité facile, mais reste bien traité et justement mené. L'histoire en elle-même est très sombre. Déjà par son thème principal, qui est la corruption policière et qui bien souvent peut laisser un goût amer, mais également parce que cette affaire de corruption concerne une famille de policiers, très liés, et qu'elle risque de détruire les liens qui unissent les uns et les autres.
Chacun doit faire ses propre choix, quitte à en payer les conséquences.

Le jeu des acteurs retranscrit très bien cela, et une fois de plus, Edward Norton nous livre une très bonne performance, avec un personnage tiraillé entre son désir de faire son devoir de manière juste, mais qui subit également les pressions familiales pour préserver la police et la famille. On ressent son caractère plus effacé et plus fragile, malgré une forte détermination pour résoudre son enquête.
Colin Farrell est quant à lui pas mal bluffant dans son rôle. Son personnage va trop loin, mais il est prisonnier d'un cercle vicieux qui fait qu'il n'a pas le choix. Il doit prendre des décisions difficiles et injustes pour préserver sa vie de famille avec sa femme et ses enfants, quitte à passer pour un salaud. C'est sans doute le personnage le plus compliqué du film et on ressent très bien que son angoisse grandit au fur et à mesure.
La scène finale en est une excellente conclusion d'ailleurs, où sa peur est presque palpable. Son jeu est vraiment bon.
Dans les rôle plus secondaires, nous avons Jon Voight en patriarche qui cherche à tout prix à préserver l'image de la police et celles de ses fils, ainsi que Noah Emmerich en commandant au caractère fort et marqué qui doit choisir entre sa réputation et son sens du devoir.


Le scénario est donc très bien mené, suivant une trame davantage linéaire. On suit simplement le déroulement de l'enquête et l'évolution de la situation ainsi que celle des personnages. On évite donc de s'enfoncer dans une histoire complexe et dans une enquête qui part dans tous les sens, et ce n'est pas plus mal.
Ici la corruption s'enchevêtre avec les liens qui unissent les Tierney pour donner un résultat très intéressant. Les choix de chacun ne se font pas sans conséquences, et rapidement on se rend compte que ses conséquences vont faire perdre les pédales à certains personnages.
Afin de se préserver, les liens de familles sont mis à mal, et finalement personne ne sortira vraiment indemne de tout cela. Les choses vont de plus en plus loin au lieu de se tasser, et la situation finit par exploser dans une très bonne scène finale.


Pour conclure, Le prix de la loyauté est un très bon policier et même si ce n'est pas mon genre de prédilection, ça fait un moment que je n'avais pas passé un aussi bon moment devant un polar. On ne s'ennuie pas, les acteurs sont très bons, et le déroulement de l'histoire suffisamment bien traité et original pour ne pas avoir l'impression de garder un arrière-gout de déjà-vu.
Il n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais ici, simplement des bons ou mauvais choix, des erreurs et leurs conséquences.
Je le conseille à tous les amateurs du genre, et aux autres qui souhaitent passer un bon moment devant un film sympa.


Divers : - Le film était en projet depuis presque dix ans, mais les attentats du 11 septembre 2001 ont retardé sa réalisation. En effet il était malvenu de faire un film parlant de corruption au sein du NYPD alors que plusieurs policiers étaient morts sous les décombres, et que par la suite, la police de NY était élevée au rang de héros.
Plusieurs années plus tard, le film voit heureusement le jour avec un casting complètement différent.

- Le titre du film en version française est facilement compréhensible. Quant au titre original, il fait sans doute référence à ce que dit l'un des ripous durant une confession (du moins c'est ce qu'il m'a semblé, à chacun de juger.)





OST - End Credits

Equilibrium

Sorti en 2002 et réalisé par Kurt Wimmer, Equilibrium est un film de science-fiction porté à l'écran par Christian Bale.
Surfant sur la vague de la Matrix-mania, ce long-métrage reprenant bon nombre de thèmes chers à la S.F. classique nous embarque dans un futur pas si loin que ça et dont le seul mot d'ordre est "Paix".


Synopsis

Après une troisième guerre mondiale meurtrière, le gouvernement de Libria cherche la cause de ce qui est tellement inhumain chez l'être humain et en vient à conclure que les sentiments sont responsables des pires atrocités commises par l'Homme envers ses semblables.
Le Père, chef spirituel et politique de Libria, décide de mettre au point un remède à ce mal : le Prozium. Ce composé chimique inhibe tout sentiment et permet ainsi de faire disparaitre la haine, la colère, la souffrance, mais également la joie ou l'amour.

Afin de préserver cette paix, une unité d'élite, le Tetra Grammaton, est formée. Ses membres, les ecclésiastes Grammaton, sont chargés d'éliminer la menace que représente les Transgresseurs, communauté refusant de prendre du Prozium. Possesseurs d'une technique de combat des plus efficaces, le kata-armé, les ecclésiastes sont des adversaires redoutables.

Malgré sa foie et son talent, le plus gradé des ecclésiastes, John Preston, va découvrir que le système qu'il sert est plein de failles et de privations après avoir malencontreusement brisé sa capsule de Prozium. Sa remise en question va l'amener à voir le monde dans lequel il vit d'une manière différente.



Analyse

Bien que le succès du film ne fut pas au rendez-vous lors de sa sortie en salle, aujourd'hui Equilibrium est considéré comme un film culte par de nombreux fans de science-fiction et a connu un grand succès lors de sa sortie en DVD.
Il faut dire qu'à la même période, au cinéma, paraissaient les deux derniers volets de la trilogie Matrix (oui oui les deux qu'on se demande pourquoi qu'ils existent). Face à un tel concurrent et avec une accroche quelque peu risquée ("forget the Matrix"), le film de Kurt Wimmer aurait pu tomber dans les oubliettes.

Néanmoins, malgré quelques erreurs techniques et scénaristiques, le résultat final est plus que satisfaisant, compte tenu du faible budget mis à la disposition d'un film de cette envergure.
L'histoire, bien qu'assez classique pour une œuvre de science-fiction et s'inspirant de grands récits de SF, est traitée de manière convaincante, même si parfois on pourrait souhaiter que certains points soient davantage approfondis.
Cependant le côté action du film reste son principal point fort et la mise au point du "Gun-Kata", art martial mêlant techniques de corps à corps et d'armes à feu, y est pour quelque chose. C'est le chorégraphe Jim Wickers qui en est à l'origine, et ce système de combat donne un caractère certain au film. Du coup à côté le bullet-time de Matrix ne semble plus tellement impressionnant.


L'autre point essentiel qui fait de ce long-métrage un bon film est le jeu sans fautes de Christian Bale. Loin de ses dernières interprétations plus médiocres, il nous livre ici un très bon personnage dont la froideur déshumanisée est aussi convaincante que son aspect plus sensible. La scène dans le palais de justice en est une très bonne illustration, chaque détail du visage marquant l'état d'esprit du personnage. Bale est criant de vérité dans son rôle, celui d'un homme qui découvre le monde tel qu'il est vraiment.
Mention spéciale à Sean Bean qui malgré une courte apparition nous montre une nouvelle fois son talent et sa sensibilité tout en pudeur. En plus dans ce film il garde sa bonne habitude qui est de censuré.

"Mais tu sais, je suis pauvre et je n'ai que mes rêves. J'ai déposé mes rêves sous tes pieds. Marche doucement, car tu marches sur mes rêves."

Pour ce qui est de Taye Diggs, troisième rôle du film, j'ai eu envie de le claquer dès sa première apparition, jusqu'à sa dernière. J'imagine que c'est le personnage qui veut ça, puisqu'il est difficile de ne pas adopter le point de vu de celui de Bale.
Très bonne surprise également pour l'interprète du fils de Preston, qui malgré son jeune âge m'a fait presque peur, tellement il semble pire que son paternel. Sans compter le petit retournement sympa et inattendu qu'il nous offre à la fin.

Du point de vue du scénario, Equilibrium traite de sujets largement utilisés dans la S.F. et ainsi la liberté est au centre du film.
Libria jouit/souffre d'une propagande de masse et une partie de la population lutte pour avoir le droit de retrouver son individualité. Le point intéressant du film, c'est que la lutte ici n'est pas réellement politique à proprement parlé. Si l'on se bat c'est pour avoir le droit d'éprouver des sentiments et de vivre comme un être humain normal.
Les conséquences du Prozium sont en effet assez dramatiques au niveau de nos sentiments comme le montrent certaines scènes du film et le bénéfice (plus aucunes guerres, etc) semble insignifiant par rapport à la perte des émotions et aux conséquences qui en découlent.
En ce sens, la fin du film est bien menée également car la violence a disparu à Libria en même temps que les sentiments et l'on voit clairement le résultat final.
Autre point intéressant du film : cet aspect de la violence. Les sentiments sont prohibés car ils se composent de colère et de haine, ce qui amène à la violence. Hors avec le Prozium tout ceci est censé disparaitre.
Cependant la police ainsi que les ecclésiastes Grammaton font preuve d'une grande violence, notamment dans l'utilisation du kata-armé qui combine armes létales et coups mortels. Privés de sentiments, ces hommes peuvent tuer les transgresseurs (même de sang froid, par exécutions sommaires) sans se poser de questions et sans remords.
Néanmoins l'on remarque clairement qu'après avoir arrêté de prendre du Prozium, Preston est incapable de tuer de sang froid, pas même un simple animal. Il fait preuve d'empathie sans raison apparente, ce dont il était incapable auparavant.
Les sentiments ici permettent de montrer le côté bon de l'être humain, coté qui disparait en même temps que le mauvais avec le Prozium.
Finalement Equilibrium témoigne de la nature humaine qui se compose du plus beau comme du plus laid, et du meilleur comme du pire. Cette dualité souffrant d'un manichéisme certain semble ne pas pouvoir être rompue et dans le fond, retirer à l'homme ses sentiments, c'est le priver de la seule part de lumière qui peut exister en lui. Sans compter que le tout se nuance et que la plupart ne sont ni bons ni mauvais, et que cela crée un certain équilibre.
Autre aspect qui peut être intéressant : l'utilisation des miroirs dans le film. Il suffit de voir l'impact qu'ils ont sur Preston, lorsqu'il se voit dedans à plusieurs reprises.



Pour conclure, Equilibrium est un très bon film de science-fiction malgré quelques erreurs. Le jeu des acteurs est excellent, les références artistiques du film bien choisies (bien que pas forcément originales) et la bande originale accompagne très bien les scènes du long-métrage.
On aurait aimé que l'ensemble soit plus étoffé et peut-être moins simpliste à certains moments, mais encore une fois le budget y est sans doute pour quelque chose, et ce film montre qu'avec peu, on peut faire aussi bien, voire mieux, qu'avec beaucoup (oui oui je pense aux deux derniers Matrix xD).


OST - End Credits

Shutter Island

Dernière collaboration en date entre Scorsese et DiCaprio, Shutter Island est l'adaptation du roman de Denis Lehane à qui l'on devait déjà l'œuvre original qui a donné naissance au Mystic River de Clint Eastwood, et encore une fois l'un de ses romans a donné lieu à une très belle adaptation cinématographique.


Synopsis

1954. Les U.S. Marshalls Teddy Daniels et Chuck Aule sont envoyés sur une île abritant un hôpital psychiatrique au large de Boston. Ils doivent en effet enquêter sur l'étrange disparition d'une patiente.
Rapidement les deux policiers se heurtent aux médecins de l'hôpital, dont la collaboration semble plus que moyenne. Obligés de mener leur enquête parmi une population "dérangée" et dans un climat d'enfermement, les deux hommes se lancent dans une quête bien difficile. D'autant plus que Teddy Daniels semble avoir accepté cette enquête pour des raisons plus personnelles.

Au rythme que le temps passe sur Shutter Island, la frontière entre raison et folie, rêve et réalité, réel et imaginaire se fait de plus en plus mince, et le marshall Daniels pourrait bien plonger dans son inconscient pour découvrir des aspects de lui-même qu'il ignore ou qu'il a perdu de vu.


Analyse

Et de quatre. Après les précédents succès de la collaboration entre le metteur en scène et l'acteur, on pouvait s'attendre a un très bon film, et nous ne sommes pas déçus. Shutter Island est un très bon film du genre qui nous plonge dans les méandres de la folie et de l'incertitude.
Tout d'abord le thème de la psychiatrie est très bien exploité et le contexte correctement replacé dans son époque d'origine.
Bien que je n'ai pas lu le livre, d'après les échos que j'ai pu en avoir, l'adaptation est fidèle et semble conserver le plus possible la trame narrative de départ, ce qui inclut donc qu'une bonne partie du travail a été faite par le romancier.
Néanmoins le film jouit d'une très bonne réalisation et d'un jeu d'acteur dont le niveau dépasse nos espérances.
Une fois encore Leonardo DiCaprio s'accapare un personnage complexe et tourmenté (à l'instar de Howard Hugues dans Aviator) et sa prestation semble parfaite.


Ainsi la richesse du personnage de Teddy Daniels, sa vie, ses sentiments, ses rêves, ses douleurs et ses tourments, sont présents tout au long du film, et le fil sur lequel il marche, et qui sépare le monde du réels et de l'imaginaire, montre clairement l'évolution du personnage durant le déroulement de l'histoire.
Si la qualité du jeu de DiCaprio ne subira aucune critique de ma part, il en est de même pour celle des autres acteurs, et principalement pour Ben Kinglsey d'ailleurs qui nous offre un médecin ambigu et qui embrume notre jugement.
A ce sujet le film, prenant son point de vu chez le Marshall Daniels, nous offre une vision beaucoup plus trouble des évènements.
Ceci est renforcé par le rôle de Mark Ruffalo comme on peut le voir à la fin. Sa participation est dans le ton, toute en nuance, pour ne rien gâcher de la fin du film. Il s'en tire très bien dans le rôle du collègue à la fois concerné mais plus réservé, plus difficile à cerner.


Car finalement et c'est là que le film m'a laissé perplexe, c'est que son twist, n'a rien d'original en soit. On peut s'y attendre facilement, et pourtant le travail de Scorsese est tel (cf. la discussion dans le block C.) ; DiCaprio semble tellement sincère et convaincant que les pistes sont suffisamment brouillées pour que le retournement de situation ait lieu malgré tout. Cependant, cela se fait tellement petit à petit, que l'on ne peut pas vraiment parler de twist ending. Néanmoins je m'attendais à une autre genre de fin et même si celle-ci ne m'a pas surpris plus que ça, j'ai vraiment aimé la façon dont on nous y conduit.
Le thème de la raison et de la folie, la fine frontière séparant les deux est tellement bien exploitée que cela fait vraiment la force du film, et que ce qui semblait n'être au départ qu'une simple enquête policière s'oriente vers une problématique beaucoup plus riche et complexe, et nous entraine finalement dans les frontières plus reculées de la raison, de la folie, du conscient, et de l'inconscient.

En dehors de tout cela, le film qui alterne souvenirs, rêves et réalités (le tout embrouillant davantage les pauvres spectateurs que nous sommes) nous offre de très belles scènes. J'ai en mémoire le premier rêve de Teddy Daniels, et la scène est vraiment magnifique. Inutile de gâcher le plaisir pour ceux qui n'ont pas vu le film, et j'espère que ceux qui l'ont vu me comprendront, mais la poétique de cette scène est tout simplement magnifique.
Soulignons également la bande son qui renforce tous ces nombreux aspects et qui possède des morceaux magnifiques. A noter qu’aucun compositeur en particulier n'aura été chargé de la composer.


Pour conclure, une très bonne adaptation, de très bons acteurs, une très bonne musique pour un très bon film, qui exploite très bien son sujet, sans trop en faire, avec une certaine pudeur et un réalisme prenant, jusqu'au bout, jusqu'à la dernière scène, dont la fatalité ne laisse pas indifférent. A noter que le dernier petit retournement du film, tenant dans la dernière réplique de DiCaprio rend le tout encore plus touchant et percutant.


OST - The Nature of Daylight
OST : Quartet for Piano and Strings in A Minor (1/2)
OST : Quartet for Piano and Strings in A Minor (2/2)

The Fountain de Darren Aronofsky

Film réalisé par Darren Aronofsky sorti en 2006, The Fountain nous offre un spectacle poétique porté à l'écran par le duo Hugh Jackman et Rachel Weisz.


Synopsis

The Fountain retrace la vie d'un homme dans trois époques différentes et qui semblent pourtant étroitement liées. Ainsi que ce soit Tomas dans l'Espagne des Conquistador, Tommy un médecin dans notre présent, ou Tom, sorte d'astronaute dans un futur stellaire au 26ème siècle, chacun tente de sauver la vie de "quelqu'un" qu'il aime.
Les trois histoires racontent finalement une histoire semblable et mettent en scène les mêmes personnages, dans une évolution différente.


Analyse

Darren Aronofsky, s'éloignant de ses premiers longs-métrages nous offre un film au lyrisme inattendu, un poème à la fois tendre, brutal et désespéré dans lequel se mêlent amour, vie et mort, qui forment finalement un seul bloc uni.
Si le scénario du film en lui-même garde un aspect assez simple, l'opposition entre ces trois thèmes et la manière dont elle est traitée, lui confère une force tout à fait significative, et les trois histoires permettent de mettre en avant l'évolution de cette opposition, ainsi que la façon de voir les choses des trois personnages.

A travers ces trois époques, le personnage de Hugh Jackman doit faire face à la mort, et tente de la vaincre afin de garder auprès de lui l'être qu'il aime. Cependant, tout au long du film, et à travers le déroulement des différentes histoires, le vrai combat de son personnage est l'acceptation de la mort, sa transcendance, afin de voir ce qu'il y a derrière, après, et de pouvoir jouir de la vrai valeure de la vie (comme l'apprendra à ses dépends, Tommy, le médecin de notre époque.)
Hugh Jackman déploie donc une énergie incroyable à donner vie à ses trois personnages qui veulent combattre ce qui ne peut être combattu, et offrir un aspect immortel à ce qui ne peut l'être. L'acteur entièrement investi dans son rôle incarne ses personnages à la perfection, et plus encore, sa relation dans le film avec Rachel Weisz jouit d'un réalisme qui permet de comprendre son combat, et son refus d'accepter l'inacceptable.


Rachel Weisz quant à elle, ne joue que deux personnages sur les trois histoires. Elle est plus apaisée et plus réaliste que son partenaire, et accepte son destin, malgré la peur qui la tenaille. Elle se consacre à l'écriture d'un livre, livre dont le contenu est son histoire en quelque sorte, mais vu d'une manière différente. Le combat d'un homme pour sauver sa Reine. Bien qu'élément secondaire, ce livre qu'elle écrit permet de rapprocher les trois univers du film et de les unifier en un seul.


The Fountain reprend un mythe très ancien afin de servir son propos : celui de la fontaine de Jouvence, de la Vie et de la Jeunesse Éternelle, et il traite ceci de manière différente dans les trois histoires, chacune d'elle ayant sa propre fontaine de jouvence appropriée à la situation. Cependant si ceci représente la quête absolue des trois personnages de Hugh Jackman, elle n'est pas l'élément de finalité du film, qui reste l'amour et la vie, avec et malgré, la présence de la mort. Profiter du temps qui nous est imparti. D'ailleurs on peut rapprocher un de ces trois thèmes à chaque histoire, selon la vision que l'on a du film.

En plus de ces thèmes poétiques, Darren Aronofsky, nous offre un film au visuel magnifique, tout aussi poétique, et notamment dans l'histoire de Tom, "l'astronaute" du futur. On pourrait presque parler de poésie visuelle, tellement les images et les effets spéciaux sont sublimes. Que ce soit la forêt dense d'Amérique Centrale, le paysage enneigé de notre présent, et le décor stellaire du futur, le réalisateur a su trouver les bonnes images pour servir son film et en renforcer l'émerveillement qu'il produit.
De plus, peu d'images de synthèse furent utilisées pour réaliser les scènes stellaires. Ironie amusante de la chose, ce sont en réalité des photographies de réactions chimiques se déroulant dans un espace pas plus grand qu'un timbre poste qui permirent de créer ces images de l'infiniment grand au réalisme pourtant poussé.
Pour le reste, Aronofsky a souhaité conserver des costumes assez simples pour son film, en particulier pour la partie présentant la vision futur. Même s'il est catalogué comme tel, **The Fountain** n'est pas un film de science-fiction à proprement parler, et son essence ne réside pas là-dedans. Comme le réalisateur le dira lui-même, les effets-spéciaux servent à soutenir le film, mais son cœur est ailleurs.
Et il le montre très bien avec sa mise en scène soignée et ses personnages attachants et tourmentés.


Autre point essentiel de the Fountain : la musique. Afin de servir un film au visuel et à l'histoire tellement magnifique, il fallait une musique tout autant magnifique pour porter tout cela, et c'est une nouvelle fois Clint Mansell, collaborateur récurant du réalisateur qui écrira une musique évolutive, pour le film durant la production d'ailleurs, et non en post-production.
Ainsi celle-ci conservant un même thème de départ évolue avec le personnage principal, tantôt calme et douce, tantôt puissante et saisissante. Comme le dira Mansell, il a écrit la musique un peu comme une symphonie en trois ou quatre mouvements afin de conserver cette idée d'évolution. La musique retranscrit parfaitement l'ambiance et l'évolution des trois personnages, et colle aux scènes auxquelles elle se rapporte à un tel point qu'elle les magnifie. A noter également la participation des groupes Mogwai et Kronos Quartet dans la réalisation de la bande original du film.

Ainsi donc, en centrant son film sur la poésie des thèmes abordés, Aronofsky nous offre un grand spectacle, parfois lent, et peut-être long, mais qui reste tout simplement époustouflant dans sa photographie et son aspect visuel presque aussi essentiel que l'histoire elle-même. The Fountain est avant tout un ensemble d'éléments indissociables : la musique, l'histoire, le visuel, les acteurs eux-mêmes. Tout s'ajuste à la perfection pour faire de ce film un film à part.
Et dire qu'au départ les rôles principaux devait être tenus par Brad Pitt et Cate Blanchett. Je doute que le résultat aurait pu être aussi parfait. Surtout lorsque l'on voit ce genre de scène. Émouvant, poignant et d'un réalisme tel, qu'on se demande comment il a fait pour aller jusqu'à en oublier la présence de la caméra.
Dans une interview Jackman expliquait que durant ses tournages, sa famille l'accompagnait toujours car il ne supportait pas son absence. Pour the Fountain il fit une exception à cause du défi émotionnel que représentait ces rôles, afin de mieux se mettre dans la peau du personnage, et comme il l'avouera lui-même, cette absence renforcera sa sensibilité durant le tournage.


Pour conclure The Fountain est une œuvre à part, une poésie emprunte de lyrisme et à laquelle la quête du "héros" confère un aspect épique. Mais c'est également une histoire intimiste (très peu de personnages finalement) dont la portée métaphysique touche tous les publics. The Fountain est un film qui attire sans que l'on comprenne forcément pourquoi. Un voyage mystique à travers nos sentiments et nos craintes universelles.
A noter que parallèlement le film est sorti en BD également, afin d'élargir le public et les supports.




OST - Dead is the Road to Awe
OST - Together We Will Live Forever
Stay with Me
Xibalba