jeudi 3 novembre 2011

Le bon, le Brute et le Cinglé

Hommage au célèbre western de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Cinglé est un western oriental signé Kim Jee-woon, qui multiplie les clins d'œil et les références à un genre qui ne se dénature pas et qui reste toujours aussi légendaire malgré les décennies qui passent.
Jouant sur un aspect grand spectacle assumé, cet Eastern nous en met plein la vue et nous offre une explosion divertissante tout à fait jouissive.


Synopsis

Mandchourie 1930. Lors de l'attaque d'un train Yun Tae-Goo (alias le Cinglé) s'empare d'une carte que veut s'approprier Park Chang-yi (la Brute). Park Doo-Wan (le Bon) quant à lui n'est qu'un chasseur de prime qui veut la tête des deux criminels et qui compte bien empocher la récompense.
Une longue course poursuite à travers la Mandchourie va commencer entre les trois hommes, chacun poursuivant un but bien précis.

Cependant l'armée japonaise ainsi qu'un groupe de bandits chinois désirent également s'emparer de la fameuse carte (qui montrerait l'emplacement d'un trésor) et les trois hommes devront vaincre leurs adversaires pour arriver à leurs fins.



Analyse

Présenté hors compétition lors du 63eme festival de Cannes, Le bon, La Brute et le Cinglé avait tout ce qu'il faut pour faire partie de la sélection officielle. Kim Jee-woon signe en effet un film qui rend hommage aux vieux westerns de la seconde moitié du vingtième siècle et il le fait avec brio, n'hésitant pas à jouer sur le côté rocambolesque des scènes d'actions qui sont un pur ravissement.
Le pari était risqué mais le cinéaste nous offre une réalisation culottée qui fait son petit effet et qui nous en mets pleins les mirettes. Les fusillades ont bien évidement la part balle dans ce western asiatique et Jee-Woon utilise très bien sa caméra, filmant les scènes avec maîtrise et un savoir faire certain, ses plans enrichissant une mise en scène très soignée.
La scène d'ouverture n'est pas sans rappeler les attaques de train des bons vieux western et l'action se met rapidement en place, tout en incluant un comique du situation qui renforce le côté attrayant du film.
Durant les deux heures de ce long-métrage on ressent les références aux maîtres du genre (notamment Sergio Leone), mais le réalisateur s'en sert uniquement parce qu'on son film est un hommage. Cependant il compte bien imposer son style propre et sa marque de fabrique pour faire de ce film une réalisation unique et originale et c'est une véritable réussite.



Kimm Jee-Woon a su allier les couleurs vives de l'orient à des espaces arides et désertiques, en nous offrant des vu splendides de la Mandchourie, région qui n'est pas s'en rappeler les plaines et les déserts des westerns traditionnels. Les paysages sont saisissants et magnifiques et confère au film une photographie très correcte. Les lieux desservent également très bien l'action et c'est clairement visible pour l'une des scènes finales qui nous offre une course poursuite magistrale d'une quinzaine de minutes.
Hommes, chevaux, motos et voitures s'entrechoquent aux sons des détonations et des explosions en tout genre pour un spectacle entraînant et parfaitement filmé, rythmé par une version musicale de la chanson Don't Let Me Be Misunderstood de Santa Esmarlda qui est une très belle surprise et qui nous jette encore plus dans l'action (je crois même qu'un sourire idiot s'est dessiné sur mes lèvres tiens). Le tout est splendide et cette scène qui arrive à durer sans s'éterniser et lasser est un moment de cinéma grandiose et réjouissant. N'oublions pas la scène finale qui est le plus gros clin d'œil du film.
Le film de manière générale possède une très bonne bande son qui n'a rien a envier aux westerns classiques (même si Enio Morricone reste le maître dans le domaine), et qui confère aux scènes du métrage une puissance et une force saisissante.

Si ce film a pu obtenir un budget assez conséquent (17 millions de US$) et ainsi devenir le long-métrage le plus cher de l'histoire du cinéma coréen, c'est sans doute grâce à la présence de trois des plus grands acteurs sud-coréens du moment, à savoir Jung Woo-sung (La Princesse du Désert) dans le rôle du Bon, de Lee Byung-hun (A Bittersweet life) dans celui de la Brute, et de Song Kang-ho (Sympathie for Mr and Lady Vengeance) dans le rôle du Cinglé.
Les trois acteurs s'approprient parfaitement leur personnage, n'hésitant pas utiliser savamment les clichés pour renforcer les caractères et les personnalités de chacun. On peut même noter une similitude entre les personnages de Leone et ceux de Jee-Woon au niveau des vêtements également, puisque la Brute s'habille de manière élégante ici aussi et que le Cinglé à l'instar du Truand à un style plus négligé. Le Bon quant à lui arbore la tenue typique du voyageur solitaire.
Cependant les trois acteurs donnent une interprétation tout à fait personnelle et ne cherchent pas à reproduire les personnages de Leone.
Chacun des trois "cow-boy" est attirant à sa façon et véhicule un aspect intéressant du personnage.



Si le film a une faiblesse, il s'agit peut-être de son scénario qui est assez revu. Une carte au trésor, une chasse au trésor etc. Cependant on a davantage l'impression que le scénario sert de prétexte à une réalisation tout à fait déjantée qui nous offre un spectacle visuelle de 120 minutes. Comme dit auparavant, le film nous offre davantage de magnifiques scènes de poursuites et de fusillades, et l'humour est également au rendez-vous sous forme de comique de situation qui ne manque pas de faire rire. A noter également un petit twist ending inattendu et bien mené. Bien que très secondaire à l'histoire il fait malgré tout son petit effet et créer un lien entre les personnages.
Malgré cette petite faiblesse scénaristique, le film crée l'originalité malgré tout et s'éloigne d'un cinéma asiatique et coréen devenu trop récurant, trop traditionnel, à savoir les film de mafia (A Bittersweet Life) ou de cape et d'épée à la coréenne (Shadowless Sword, Bichumnoo etc.)
Kim Jee-Woon nous ravi avec ce western asiatique qui sort des sentiers battus et qui arrive à se forger sa propre identité grâce à une réalisation qui ose et qui remporte son pari.




Pour conclure, Le Bon, la Brute et le Cinglé , est une véritable explosion qui nous en fout plein la gueule. Un film asiatique qui fait le même genre d'effet que Crows Zero et qui nous emporte dans un tourbillon spectaculaire dont on a du mal à résister.
Une réalisation soignée et osée, des scènes d'anthologies, des acteurs brillants et une musique entraînante font de ce film une réussite, et un bel hommage au genre du western. Même la faiblesse du scénario ne peut altérer cette mise en scène presque loufoque et complètement déjantée. A voir !




OST - Don't Let me be blabla
OST - Road of Desert
OST - Joy of Flight
OST - Sandy Dust

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