lundi 31 octobre 2011

Hobo with a Shotgun

Film canadien sorti en 2011 et réalisé par un on s'en fout, Hobo with a shotgun est l'occasion de revoir Rutger Hauer, pour le meilleur ou pour le pire. Ce long-métrage est sorti directement en dvd de par chez nous, et quand on voit de quelle façon il est traité, ça peut se comprendre.



Synopsis

Un clochard arrive dans une ville par le train. Rapidement il se rend compte que la ville en question n'est qu'un chaos sans nom dirigé par l'abominable Drake et ses deux fils psychopathes. Meurtres, agressions, vols, tortures, viols et autres crimes sont le quotidien de cette ville pourrie.
Malgré lui, notre SDF 'Hobo', se retrouve piégé dans cet univers sordide et glauque où il tente de passer inaperçu, jusqu'au jour où il défend Abby, une prostituée, de l'un des deux fils de Drake.
Torturé et passé à tabac pour avoir fait cela, Hobo achète un fusil à pompe et entreprend de nettoyer la ville à grands coups de chevrotine.



Analyse

Qu'on se le dise tout de suite, Hobo with a shotgun est un film d'exploitation pur et dur, qui va loin dans le gore et dans les scènes de violence gratuite.
Dès la scène d'ouverture, le générique de début, et la grande saturation des couleurs nous font penser à un film du genre des années 1970, et on peut clairement imaginer que le film est un clin d’œil, voire un hommage à ce cinéma. De plus, l'inconnu qui arrive dans une ville par le train n'est pas sans rappeler des monuments dans le genre du Western.

De toute évidence, il est inutile de chercher une histoire et un scénario très intéressant là-dedans, le but du film étant d'enchaîner les scènes de violence, sans se soucier d'une éthique morale, même si le personnage principal en représente une certaine, à sa façon. Non ici, c'est tout le côté gore et horrifique qui est bien mis en avant, et le film n'a aucune autre prétention que de nous offrir des litres d'hémoglobine de synthèse, en veux-tu en voilà.

Cependant, on peut noter que cela fait plaisir de revoir Rutger Hauer et que son visage marqué, ainsi que son interprétation, collent parfaitement à la peau de ce clochard bourru mais attachant. D'ailleurs c'est le seul acteur intéressant du film, le reste étant davantage accès sur le surjeu et l'exagération frisant le burlesque ou le ridicule, au choix.



Certains passages pourront peut-être sembler émouvants, notamment celui où Hobo s'adresse à des bébés dans une maternité, mais le problème c'est que ce film canadien, n'a pas encore su trouver sa version française (du moins en téléchargement ahem...), et franchement l'accent québecois, ça gave rapidement (en plus de casser toute crédibilité). D'ailleurs, je n'ai même pas réussi à comprendre les mots ultimes du film. Ça valait bien le coup.

Pour le reste, le film montre de manière crue les choses les plus atroces. Entre scènes de tortures cruelles, et scènes de violence infantile plus suggérée, Hobo est un cocktail mêlant sexe, drogue, violence et toute la clique, pour faire de ce long-métrage un tout malsain et gore à souhait.
Au départ je m'attendais plus à un film du genre de Machete, mais au final si l'idée peut être là, le film va chercher ses inspirations ailleurs, ce qui est peut-être dommage, car du coup son intérêt s'en trouve réduit, et même si Rutger Hauer joue bien, on tourne rapidement en rond, avec une histoire trop faible, ou qui ne s'épargne pas les clichés du genre, ce qui doit être voulu néanmoins. On s'enlise dans l'horreur.
La fin n'est pas une surprise, se devine dès le début, et se confirme avec une histoire que raconte Hobo à Abby. Mais encore une fois on n'est pas dans un film de suspense.
On peut également noter un humour trash qui fera sans doute davantage grincer les dents de certains, et des éléments frisant le nawak, mais savoureux à la fois.
La musique quant à elle, rappelle la musique électronique de la fin des années 70 et confirme la volonté du film de rendre un certain hommage au cinéma d'exploitation de ces années là.



Pour conclure, je pense que les amateurs du genre peuvent apprécier, mais n'étant pas fan de ce type de cinéma censé titiller le voyeurisme malsain et lubrique de ses spectateurs, je me suis un peu ennuyé, déçu de ne pas profiter d'un film d'action sanglant à la Machete.
L'idée de départ était bonne : un clochard qui pacifie une ville avec son fusil à pompe. Mais au lieu de nous offrir un film axé sur l'idée des sept mercenaires, de dernier recours ou encore de Pour une poignée de dollars, le réalisateur a préféré opter pour le gore et la facilité du cinéma d'exploitation. Pour certain ça sera sans doute tant mieux. Je n'adhère pas plus que cela de mon côté
Une série B voire Z qui se revendique et qui s'assume, pour les amateurs du genre, ça sera sans doute un vrai régal.
Ce n'est pas le genre de film que tout le monde peut apprécier, et la violence trop gratuite se banalise pour servir le propos, car au final, il n'y a aucun fond derrière, juste une forme ensanglantée. Pas que j'ai détesté ou aimé. Mais ça me laisse neutre et indifférent. Définitivement pas mon genre de film.

A propos

A l'origine, et comme Machete, Hobo with a Shotgun était une fausse bande annonce réalisée suite à un concours lancé par Tarantino et Rodriguez. On devine la suite.

Trailer du film
Fausse Bande Annonce d'origine

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